Ronal le Barbare

Mélangez Conan le barbare et le Seigneur des anneaux, saupoudrez avec une ambiance cuir-cuir-moustache, une grosse louche de mauvais goût, noyez le tout dans un humour bas de plafond (pas plus haut que la ceinture s'il vous plaît) et vous obtenez Ronal le barbare.

Si le film part d'un bon sentiment, à savoir faire un film d'animation d'heroic-fantasy complètement décalé, le résultat n'est lui pas à la hauteur.

L'animation est honnête mais de grosses lacunes entachent le tout : la plupart des personnages marchent avec des chaussures en fonte (un peu comme au PSG), et tous les visages ont l'air de sortir du même moule. Mention spéciale au sorcier qui accompagne le méchant qui est raté à tous les niveaux. C'est bien simple on dirait l'empereur Palpatine avec un œdème faciale, déguisé en Saint Nicolas.
Sans non plus exiger une qualité Pixar, quelques soins supplémentaires apporté à la souplesse d'animation auraient amélioré l'immersion et la qualité visuelle.

L'histoire est des plus basique : Le vilain pas beau (sans doute fruit des amours de Dark Vador 

et du Comte Dooku) enlève tout le monde sauf le plus chétif des barbares qui décide de se lancer 

à ses trousses et de sauver ses amis-qui-se-foutaient-quand-même-bien-de-sa-gueule et pour ça 
il doit retrouver une épée légendaire. Un scénario prétexte donc mais là où le bas blesse, c'est ensuite :

Les personnages sont caricaturaux au possible mais ça n'excuse pas leur absence 
de profondeur. 

La plupart des situations et des blagues tombent à plat. L'elfe est efféminé au possible mais cela s'arrête là. Le barde est censé être un métaleux anachronique mais voilà, le bande son métal est absente du film... sauf le générique de fin !
Les barbares sont tous sapés en cuir moule-boules, les méchants aussi d'ailleurs, et puis les figurants, et les personnages d'arrière plan aussi... en fait tout le monde est en tenue moulante 
du coup l'effet de lassitude est rapidement maximal.

Héroic fantasy ? Barbares ? Donc il y a des combats !
Oui mais des combats sans saveur, le pinçage de téton est drôle une fois mais pas de quoi faire l’intérêt central d'une bagarre.
On profère des gros mots à tout bout de champ, les réflexions graveleuses fusent mais pas d'effusion de sang (une épée sale et un mouchoir dans le nez ne comptent pas). Les têtes coupées et les membres arrachés ne provoquent donc aucune éclaboussure. D'ailleurs la chair et les os n'ont même pas été modélisés. Et ajouter une texture c'était pas possible non plus ?

Mais heureusement à la fin le méchant pas beau est vaincu, le héros insipide gagne le cœur 
de la jolie valkyrie, ses amis-qui-se-foutaient-quand-même-bien-de-sa-gueule l'adorent. Youpi.

On sent que les mecs qui ont fait ce film se sont bien éclaté sur la bande son du générique de fin, mais tout le reste du film est trop timide. Les gars ont du avoir des idées à foison mais on fait preuve de trop de retenu et du coup le film souffre de la comparaison avec des petits bijoux d'humour noir, salasse bête et méchant comme The haunted world of el superbeasto qui franchit sans scrupules toutes les barrières.
Peur d'une classification trop sévère peut-être ?

Bref un film qui fait sourire mais qu'on range vite dans son boîtier DVD et qu'on s'empresse d'oublier au fond de l'étagère à la limite peut être risquez vous d'avoir cette conversation un jour :

" Ronal le barbare ?
- Mais si, tu sais le film heroic-fantasy tout naze avec le super générique de fin !

- Ah ouiii ce film là !"

Dommage.